20 août 1989
[Radio]
Bonjour à tous, l’émission « Les Archives du théâtre » vous emmène, ce soir, sur les traces du plus français des Irlandais, d’un maître de la langue et de l’absurde : Samuel Beckett. L’écrivain dramaturge fête, cette année, les vingt ans d’un prix Nobel qu’il refusa d’aller chercher lui-même – par timidité, ont dit certains, par provocation, ont dit d’autres. Toujours est-il que cette date est l’occasion pour nous de vous faire découvrir les trésors cachés des archives du théâtre. Dans quelques secondes, vous découvrirez une interview de l’acteur Vittorio Caprioli diffusée alors que Aspettando Godot se jouait pour la première fois en Italie. Cette archive sera suivie d’une diffusion intégrale de la pièce, en français, mise en scène – comme à son origine en 1953 – par le grand Roger Blin pour la Comédie-Française, le 2 avril 1978.
Trois, deux, un, zéro… Allô Paris, ici Rome. Les consolations théâtrales s’assemblent, se dispersent, se refont à nouveau, selon les humeurs des artistes, les exigences des impresarii, les caprices du cinéma. Le metteur en scène Luciano Mondolfo et l’acteur Vittorio Caprioli se sont retrouvés sur les planches d’un petit et élégant théâtre romain : le théâtre du 6 via Vittoria. Ils y ont associé leur talent à celui de Marcello Moretti qui avait, on s’en souvient, emporté un très grand succès à Paris comme Arlequin dans la pièce de Goldoni – Arlequin, valet de deux maîtres – donnée par le Piccolo Teatro. Avec Claudio Ermelli, Antonio Pierfederici, Caprioli et Moretti, ils jouent depuis plusieurs semaines, avec le plus grand succès, une version italienne d’En attendant Godot de Samuel Beckett. Le peintre Giulio Coltellacci a créé un décor saisissant par sa simplicité et sa sobriété tragique. Le Tout-Rome intellectuel va au spectacle. Je vous en félicite, monsieur Caprioli, et je me félicite moi-même de vous avoir devant le micro pour cette émission spéciale…