Ma mère avait grimacé, c’est difficile de consentir à un art qui n’en soit pas un, avait-elle poursuivi.
Laure Gouraige, Le livre que je n’ai pas écrit, P.O.L., 2024.
Meine Mutter hatte ihr Gesicht verzogen. Es ist schwer, einer Kunst zuzustimmen, die keine Kunst ist, hatte sie weiter gesagt.
Die Philosophin und Literaturwissenschaftlerin Laure Gouraige (geb. 1988) hat in diesem Jahr ihren dritten Roman Le livre que je n’ai pas écrit (2024) bei P.O.L. publiziert.
In La Fille du père (2020) hatte sie sie als Tochter einer französischen Mutter und eines haitianischen Vaters die Verstrickung mit ihrem Vater erzählt und ihren Versuch, zum dreißigsten Geburtstag sich daraus zu befreien, die schwierige Kindheit aufzudecken und die eigene emotionale Abhängigkeit von dieser omnipräsenten Figur hinter sich zu lassen. So war das Schreiben bereits hier der Versuch, sich zu befreien und in einer komplex-ambivalenten Mischung aus Liebeserklärung und Anklage eine eigene Position zu finden.
Gouraiges zweiter, stärker beachteter Roman Les Idées noires (2022) diskutierte aus Perspektive der Protagonistin, einer in Paris lebenden Übersetzerin aus dem Deutschen, Fragen ihrer eigenen ethnischen Identität und kulturell-sozialen Verortung. Auch hier nutzt die Autorin u.a. humorvolles Schreiben, um die Veränderungen im widersprüchlichen Selbstverständnis der Protagonistin zu thematisieren: Bei einem Interview war sie gebeten worden, als „Schwarze“ ihre Diskriminierungserfahrungen zu berichten. Dabei greift der Roman spielerisch und kritisch Stereotype auf, beleuchtet aber auch die konstruktive Rolle, die diese Zuschreibungen für ihre soziale Identität spielen.
Für den jüngsten bzw. geplanten Roman Das Buch, das ich nicht geschrieben habe wählt die Erzählerin ein dezidiert heiteres Register:
Je nommais le document, Le livre que je n’ai pas écrit, car ce livre je ne l’avais pas encore écrit. La première étape consistait à récapituler les trois directions majeures : gai, léger et drôle – l’ordre était sans importance. Gai semblait facilement appréhensible. Une fin heureuse, un déroulement qui porte en lui-même la réalisation de tous les espoirs. Léger, j’étais précautionneuse avec cet adjectif. Il serait difficile de maintenir la légèreté d’un bout à l’autre, j’avais gribouillé la veille au soir, le monde s’effondre. Drôle s’inscrivait sur une autre échelle. Par un accord informel, je convenais de pouvoir me passer d’être drôle, si je parvenais à la gaieté et à la légèreté. J’avais envoyé un message à Raphaël pour annoncer mes intentions. Nous nous étions accordés sur les conditions de réussite : tout sentiment mélancolique à bannir, toute forme d’accablement à la poubelle. Je m’étais trouvée remarquablement courageuse d’avoir formulé ce serment pendant que l’Afghanistan partait en fumée.
Laure Gouraige, Le livre que je n’ai pas écrit, P.O.L., 2024.
Ich nannte das Dokument Das Buch, das ich nicht geschrieben habe, weil ich dieses Buch noch nicht geschrieben hatte. Der erste Schritt bestand darin, die drei Hauptrichtungen zu rekapitulieren: heiter, leicht und lustig – die Reihenfolge war unwichtig. Heiter schien leicht fassbar zu sein. Ein Happy End, ein Verlauf, der die Erfüllung aller Hoffnungen in sich trägt. Leicht – mit diesem Adjektiv war ich vorsichtig. Es würde schwierig sein, die Leichtigkeit von einem Ende zum anderen aufrechtzuerhalten, ich hatte am Abend zuvor hingekritzelt, die Welt bricht zusammen. Lustig war auf einer anderen Skala angesiedelt. In einer informellen Vereinbarung hatte ich vereinbart, dass ich darauf verzichten könnte, lustig zu sein, wenn ich Fröhlichkeit und Leichtigkeit erreiche. Ich hatte Raphael eine Nachricht geschickt, in der ich meine Absichten mitteilte. Wir hatten uns über die Bedingungen für den Erfolg geeinigt: alle melancholischen Gefühle sollten verbannt werden, alle Formen der Überwältigung in den Papierkorb. Ich fand es bemerkenswert mutig von mir, diesen Schwur zu leisten, während Afghanistan in Flammen aufging.
Zwar kann die Erzählerin, Protagonistin und Autorin Gaia die Weltpolitik, die mit Afghanistan konkretisiert wird, hinter sich lassen, aber ihr Vater belästigt sie ständig mit intellektuellen Exkursen zu Joyce und Hegel, die Mutter in anderer Weise mit nächtlichen Anrufen und unverlangten Ratschlägen. Gaia sucht Inspiration in ihrer Arbeit als Modejournalistin, wo sie ironisch die Oberflächlichkeiten der Fashion Week und der High-Society-Partys beobachtet. Doch die Mode, die einst als Ausdrucksmittel und Zukunftsvision diente, hat für Gaia längst ihren Reiz verloren, und hier gleitet sie in einen allgemeinen Zynismus ab: „Denn wenn Mode die Interpretation der Gegenwart ist, sitzen wir verdammt tief in der Scheiße.“ 1 Der offene, episodische oder gar fragmentarische Stil des Schreibprojekts reflektiert in den Begegnungen und Momentaufnahmen die Schwierigkeiten Gaias, ihren kreativen Weg zu gehen. Ich sehe bei der Lektüre einen Woody Allen Film vor meinen Augen entstehen.
Cet Américain me charmait. Le serveur était venu prendre notre commande, j’avais regardé furtivement la carte, avec le plus grand sérieux j’avais demandé s’ils avaient un grilled cheese sans fromage. Marcus avait froncé les sourcils, le serveur était resté professionnel, tous nos grilled cheese peuvent être servis sans fromage, madame. J’avais choisi le plus curieux, pousses d’épinard, tomates cerises, bacon mariné au whisky, pas de fromage, merci. Quelle sauce, madame ? Pas de sauce, malheureux. Si le cheddar est immangeable, vos sauces sont infâmes. Le serveur m’avait conseillé le bourbon qui conviendrait à mon plat. Un Woodford Reserve, collection limitée, embouteillée à 123.2 proof. J’avais souri naïvement. L’Américain était efficace, il avait ses habitudes.
Un grilled cheese sans fromage ?
J’aime pas le cheddar.
Tu aurais dû me le dire.
J’adore le pain et le bacon. Ce sont deux ingrédients sur trois.
C’est le fromage qui fait le lien.
C’est ce qu’on te fait croire. Est-ce que tu as déjà mangé un grilled cheese sans fromage ?
Je ne ferais jamais une chose pareille.
Donc tu ne peux pas savoir.
Dis-moi, qu’est-ce que tu écris ?
J’avais eu un haut-le-cœur. Il y tenait à son sujet. Je m’étais redressée, j’écris un mauvais roman, avais-je répondu.
Ça ne veut rien dire. Ce n’est pas à toi de décider s’il est mauvais ou pas.
Hum. J’écris une comédie.
Tu écris un mauvais roman ou une comédie ?
Je ne sais plus.
Étrange.
J’écris une comédie. Une comédie pas comique. Un texte léger et gai, mais sans humour.
Pourquoi dire que c’est un mauvais roman ?
C’est compliqué.
C’est quoi une comédie sans humour ?
Je ne sais pas.
Ça a l’air difficile.
Oui, pourtant ça ne devrait pas. J’écris sur une existence que je n’arrive pas à vivre.
Oh, it’s a feel-good project ! Très américain, comme idée.
Le serveur avait apporté nos verres. They Say It’s Wonderful de Coltrane et Hartman passait en fond, l’instant était un peu cliché. Ça m’avait rappelé Deleuze, la page et la toile ne sont jamais blanches, elles sont bourrées de laideurs et d’abominations qui pèsent sur l’œuvre. Évidemment Deleuze l’avait formulé avec plus de grâce ; si j’avais écrit cette scène, si j’avais dû mettre Hermione à l’épreuve de la romance, j’aurais été malade d’admettre tant de conventions. Pourtant, je n’étais pas un personnage de fiction, j’étais assise dans cette atmosphère cotonneuse, enivrée par l’odeur du bois, bercée par le jazz, un whisky à la main, un Américain au cœur. Je n’aurais pas pu l’écrire, j’aurais eu la nausée. L’Américain m’avait souri de ses dents blanches, parfaitement alignées, et mes doutes s’étaient dissipés. Je n’avais qu’à bien me tenir, m’accrocher fermement pour ne pas flancher. Les grilled cheese étaient posés entre nous, leur laideur suffisante pour nous extirper de la menace romantique. L’Américain n’avait eu de cesse de me faire parler de l’écriture, de mon roman, de notre époque qu’il ne trouvait pas si mal, c’était pire avant, avait-il ponctué. Je m’étais maîtrisée pour ne pas dire que son argument était fallacieux. Avant nous n’y vivions pas. Ces comparaisons ne servaient qu’un seul but, notre contentement. Il avait poursuivi, si c’était pire avant, ça voulait dire qu’il y avait des progrès, nous devions avoir confiance dans l’avenir. J’étais interloquée, remuée à l’intérieur.
Donc, toi, avais-je dit, tu trouves qu’on est pas mal ?
Oui.
Il avait répondu avec un tel aplomb. Il avait poursuivi autour de la science qui avait fait des progrès inouïs, la médecine qui était très avancée, le taux d’alphabétisation mondial n’avait jamais été aussi élevé, j’avais décroché à l’énumération des pourcentages, dans ma tête il n’y avait que hurlements. Le serveur nous avait apporté un troisième verre que j’avais bu d’une gorgée. L’Américain m’avait pris la main, c’est pas grave d’être en désaccord, on en discute. Pour moi, c’était éreintant. Mes relations amicales répondaient à un principe, une recherche inestimable de paix.
Laure Gouraige, Le livre que je n’ai pas écrit, P.O.L., 2024.
Dieser Amerikaner verzauberte mich. Der Kellner war gekommen, um unsere Bestellung aufzunehmen, ich hatte einen flüchtigen Blick auf die Karte geworfen und mit größter Ernsthaftigkeit gefragt, ob sie auch Grilled Cheese ohne Käse hätten. Marcus hatte die Stirn gerunzelt, der Kellner war professionell geblieben, alle unsere Grilled Cheese können auch ohne Käse serviert werden, Ma’am. Ich hatte mich für den kuriosesten entschieden, Spinat, Kirschtomaten, in Whisky eingelegter Speck, kein Käse, danke. Welche Soße, Madame? Keine Soße, Sie Unglücklicher. Wenn der Cheddar ungenießbar ist, sind Ihre Soßen berüchtigt. Der Kellner hatte mir den passenden Bourbon zu meinem Gericht empfohlen. Ein Woodford Reserve, limitierte Kollektion, abgefüllt mit 123,2 Proof. Ich hatte naiv gelächelt. Der Amerikaner war effizient, er hatte seine Gewohnheiten.
Ein Grilled Cheese ohne Käse?
Ich mag keinen Cheddar.
Du hättest es mir sagen sollen.
Ich liebe Brot und Speck. Das sind zwei von drei Zutaten.
Der Käse stellt die Verbindung her.
Das ist es, was man dich glauben lässt. Hast du schon einmal einen Grilled Cheese ohne Käse gegessen?
Ich würde so etwas nie tun.
Du kannst es also nicht wissen.
Sag mir, was schreibst du?
Ich hatte ein flaues Gefühl im Magen gehabt. Ihm war bei seinem Thema geblieben. Ich hatte mich aufgerichtet, ich schreibe einen schlechten Roman.
Das hat nichts zu bedeuten. Es liegt nicht an dir, zu entscheiden, ob er schlecht ist oder nicht.
Ähm. Ich schreibe eine Komödie.
Schreibst du einen schlechten Roman oder eine Komödie?
Ich weiß es nicht mehr.
Seltsam.
Ich schreibe eine Komödie. Eine nicht komische Komödie. Einen leichten und heitereren Text, aber ohne Humor.
Warum sagst du, dass es sich um einen schlechten Roman handelt?
Es ist kompliziert.
Was ist eine Komödie ohne Humor?
Ich weiß es nicht.
Das klingt schwierig.
Ja, aber das sollte es nicht. Ich schreibe über eine Existenz, die ich nicht leben kann.
Oh, it’s a feel-good project! Eine sehr amerikanische Idee.
Der Kellner hatte unsere Gläser gebracht. They Say It’s Wonderful von Coltrane und Hartman lief im Hintergrund, der Moment war ein bisschen klischeehaft. Es hatte mich an Deleuze erinnert: Die Seite und die Leinwand sind nie weiß, sie sind voller Hässlichkeiten und Abscheulichkeiten, die das Werk belasten. Natürlich hatte Deleuze es mit mehr Anmut formuliert; wenn ich diese Szene geschrieben hätte, wenn ich Hermine auf die Probe der Romanze hätte stellen müssen, wäre mir übel geworden, so viele Konventionen zuzulassen. Dennoch war ich keine fiktive Figur, ich saß in dieser wattigen Atmosphäre, berauscht vom Geruch des Holzes, eingelullt von Jazz, mit einem Whisky in der Hand und einem Amerikaner im Herzen. Ich hätte es nicht schreiben können, mir wäre übel geworden. Der Amerikaner hatte mich mit seinen weißen, perfekt ausgerichteten Zähnen angelächelt, und meine Zweifel waren verschwunden. Ich musste mich nur gut festhalten, festhalten, um nicht zu versagen. Die Grilled Cheese lagen zwischen uns, ihre Hässlichkeit reichte aus, um uns aus der romantischen Bedrohung herauszuholen. Der Amerikaner hatte mich immer wieder dazu gebracht, über das Schreiben zu sprechen, über meinen Roman, über unsere Zeit, die er gar nicht so schlecht fand, früher sei es schlimmer gewesen, hatte er gesagt. Ich hatte mich beherrscht, um nicht zu sagen, dass sein Argument nicht stimmte. Früher haben wir nicht dort gelebt. Diese Vergleiche dienten nur einem Zweck, nämlich unserer Zufriedenheit. Er fuhr fort, wenn es früher schlimmer war, bedeutete das, dass es Fortschritte gab, und wir sollten Vertrauen in die Zukunft haben. Ich war verblüfft und innerlich aufgewühlt.
Also, sagte ich, du denkst, wir sind nicht schlecht?
Ja
Er hatte mit einer solchen Souveränität geantwortet. Er hatte weiter von der Wissenschaft gesprochen, die unglaubliche Fortschritte gemacht hatte, von der Medizin, die sehr weit fortgeschritten war, von der weltweiten Alphabetisierungsrate, die noch nie so hoch gewesen war, ich hatte bei der Aufzählung der Prozentsätze abgeschaltet, in meinem Kopf war nur Lärm gewesen. Der Kellner hatte uns ein drittes Glas gebracht, das ich in einem Schluck trank. Der Amerikaner hatte meine Hand genommen, es sei nicht schlimm, anderer Meinung zu sein, man könne darüber diskutieren. Für mich war es anstrengend. Meine freundschaftlichen Beziehungen folgten einem Prinzip, einem unschätzbaren Streben nach Frieden.
Kai Nonnenmacher
- „Parce que si la mode c’est l’interprétation du temps présent, on est sacrément dans la merde.“>>>