In unregelmäßigen Abständen werden unter dem Titel „Poetiken der Kindheit“ hier Bücher der französischen Gegenwartsliteratur vorgestellt, die sich literarisch dieser Lebensphase annehmen.
Woher wir kommen
Nathacha Appanahs autofiktionales Werk La mémoire délavée (2023) ist eine vielstimmige Spurensuche nach familiärer Herkunft, kolonialer Geschichte und Identität. Im Zentrum steht die literarische Aufarbeitung der Geschichte der eigenen Vorfahren, die als indische Vertragsarbeiter (engagés) im 19. Jahrhundert auf die Insel Mauritius kamen. Der Titel verweist dabei bereits auf das Hauptmotiv: die verwaschene, verblasste Erinnerung – sowohl individuell als auch kollektiv –, die durch mündliche Überlieferung, familiäre Anekdoten, Lücken und Archive hindurch rekonstruiert werden muss. Diese Suche ist zugleich eine Rückkehr zur eigenen Kindheit: Zurück zu einer Zeit in Piton, einem mauritischen Dorf, zu einer Kindheit in einer von Schweigen, Fragmenten und unausgesprochenen Traumata geprägten Familiengeschichte. Die Kindheit erscheint in diesem Text als biographischer Ursprung, als literarischer Ausgangspunkt und als epistemologischer Horizont: Durch das kindliche Staunen, die sensorische Weltwahrnehmung, die existenziellen Fragen des Kindes, das wissen will, „woher wir kommen“, formt sich der Text zu einem poetischen Gedächtnisraum.
Jusqu’à l’âge de 6 ans, j’ai vécu avec mes grands-parents et mes parents à Piton. Le village était un entrelacs de venelles, de chemins de terre cabossés où il fallait faire attention à ne pas trébucher sur les racines adventices. Dans mon esprit, il apparaît comme un mélange de couleurs et de matières, de grandes flaques d’ombre et des soudaines percées de lumière. C’est un endroit d’un autre temps. Les chemins de boue et de poussière, les rideaux en dentelle aux fenêtres, les autels colorés dans les cours, les chiens, les poules, les coqs, les chèvres, les barres de fer qui dépassent des toits comme des antennes, les grands arbres aux troncs préhistoriques, les fleurs épaisses rouges jaunes orange, les hommes aux visages burinés, les femmes avec le point rouge sur le front, les langues qui se mélangent, hindi, bhojpuri, créole. D’aussi longtemps que je me souvienne, je me suis toujours sentie à la fois au centre de ce village et étrangère à lui. Mon monde était un fil tendu entre mes grands-parents et mes parents. Les premiers étaient des descendants de coolies, mariés avant la puberté, laboureurs une grande partie de leur vie, analphabètes. Les seconds avaient été instruits, mon père était fonctionnaire au ministère de l’Agriculture, ma mère était professeure des écoles, ils avaient une grande ambition de réussite intellectuelle, d’ascension sociale. Les premiers s’habillaient toujours dans ce même coton mou, les seconds portaient des pantalons pattes d’ef’ et jupes courtes. Je comprenais le langage intrinsèque de mes grands-parents, leur rythme qui semblait épouser celui du soleil ; leur existence avait un sens immédiat et concret. J’avais parfois un peu peur des ambitions de mes parents pour mon frère et moi, de toutes ces barres placées haut, des objectifs à atteindre, ces nombreux projets qu’ils avaient pour nous quatre. Pendant les premières années de ma vie, j’ai évolué entre le monde ancien de mes grands-parents et celui de mes parents, progressiste, volontaire mais pas encore tout à fait équipé des moyens de leurs ambitions. Pendant ces années-là, à Piton, heureusement, on m’a laissée vivre avec l’illusion que l’enfance est éternelle et que je n’avais pas à faire un choix entre ces deux mondes.
Nathacha Appanah, La mémoire délavée, Mercure de France, 2023.
Bis zu meinem sechsten Lebensjahr lebte ich mit meinen Großeltern und meinen Eltern in Piton. Das Dorf war ein Gewirr aus Gassen und holprigen Feldwegen, auf denen man aufpassen musste, nicht über Unkrautwurzeln zu stolpern. In meiner Erinnerung ist es eine Mischung aus Farben und Materialien, großen Schattenflecken und plötzlichen Lichtblitzen. Es ist ein Ort aus einer anderen Zeit. Die schlammigen und staubigen Wege, die Spitzenvorhänge an den Fenstern, die bunten Altäre in den Höfen, die Hunde, Hühner, Hähne, Ziegen, die Eisenstangen, die wie Antennen aus den Dächern ragen, die großen Bäume mit ihren prähistorischen Stämmen, die dichten roten, gelben und orangefarbenen Blumen, Männer mit zerfurchten Gesichtern, Frauen mit einem roten Punkt auf der Stirn, verschiedene Sprachen, die sich vermischen, Hindi, Bhojpuri, Kreolisch. Solange ich mich erinnern kann, habe ich mich immer gleichzeitig als Teil dieses Dorfes und als Fremde darin gefühlt. Meine Welt war ein Spagat zwischen meinen Großeltern und meinen Eltern. Die ersten waren Nachkommen von Kulis, vor der Pubertät verheiratet, den größten Teil ihres Lebens als Landarbeiter tätig, Analphabeten. Die zweiten waren gebildet, mein Vater war Beamter im Landwirtschaftsministerium, meine Mutter war Lehrerin, sie hatten große Ambitionen, intellektuell erfolgreich zu sein und sozial aufzusteigen. Die einen kleideten sich immer in derselben weichen Baumwollkleidung, die anderen trugen Schlaghosen und kurze Röcke. Ich verstand die Sprache meiner Großeltern, ihren Rhythmus, der sich dem der Sonne anzupassen schien; ihr Leben hatte einen unmittelbaren und konkreten Sinn. Manchmal hatte ich ein wenig Angst vor den Ambitionen meiner Eltern für meinen Bruder und mich, vor all den hohen Maßstäben, den Zielen, die es zu erreichen galt, den vielen Plänen, die sie für uns vier hatten. In den ersten Jahren meines Lebens bewegte ich mich zwischen der alten Welt meiner Großeltern und der progressiven Welt meiner Eltern, die zwar entschlossen waren, aber noch nicht ganz über die Mittel verfügten, um ihre Ambitionen zu verwirklichen. In diesen Jahren ließ man mich in Piton glücklicherweise in der Illusion leben, dass die Kindheit ewig dauert und ich mich nicht zwischen diesen beiden Welten entscheiden musste.
Die Autorin beginnt ihre Reflexion mit dem Bild der Étourneaux – der Stare, die am Himmel in sich bewegenden Schwärmen auftreten – und vergleicht sie mit der Sprache, mit Erinnerungen, mit der Migration selbst. Immer wieder werden Bilder aus der Natur, aus der Kindheit, aus der sinnlichen Welt aufgerufen, um der Unsagbarkeit der Vergangenheit Ausdruck zu verleihen. Zwischen poetischen Meditationen, historischen Kontextualisierungen des kolonialen Engagismus und sehr persönlichen Erinnerungen entfaltet sich eine polyphone Erzählung, in der Kindheit sowohl Thema als auch Stilform wird.
Erkenntnis und Erinnerung
Die Figur des verlorenen Kindes zieht sich wie ein Leitmotiv durch das Werk – eine wiederholte mündliche Überlieferung, laut der zwei Kinder der Familie bei der Ankunft im Hafen von Port-Louis verloren gegangen seien. Diese Kindheit in der Schwebe, dieses nicht gelebte Leben, wird zum Symbol des Verlusts, der nur durch poetisches Schreiben in Form gehalten werden kann. Appanahs Kindheit in La mémoire délavée ist, mehr als eine Phase der Biographie, eine Matrix für das Schreiben selbst. Die Perspektive des Kindes durchzieht den gesamten Text nicht nur als Erzählgegenstand, sondern als Modus der Wahrnehmung. Wie Kinder nicht selten mit einem unstillbaren Drang nach Sinnfragen die Welt erkunden, nähert sich die Erzählerin ihrer Herkunft: tastend, fragend, kombinierend. Dieser Erkenntnisprozess ist nicht linear, sondern ein Hin und Her zwischen Erfahrung und Imagination, zwischen Archiv und Anekdote.
J’ai aussi dans mon cœur deux moments. J’y ai pensé constamment au cours de l’écriture de ce livre mais ils semblent exister à part, refusant de se glisser dans le cours du récit.
Le premier se déroule alors que je suis encore enfant et que je vis dans la maison de Piton. Ma grand-mère me lave sous cette douche astucieuse et merveilleuse que mon grand-père a bricolée avec un pommeau d’arrosoir des champs. Je ne sais pas pourquoi ce jour-là elle est en sous-vêtements – d’habitude elle reste en sari et se fiche bien d’être complètement trempée. C’est la première fois que je vois son corps. Son ventre forme plusieurs plis. C’est celui d’une femme qui a donné naissance à plus de dix enfants. Ses jambes sont fines, sa peau est flasque mais ce n’est pas ce qui me choque. Je suis frappée par la couleur crème de son ventre, de sa poitrine, de ses jambes. La salle de bains était faiblement éclairée et j’avais l’impression que son corps luisait. Le reste de son corps – son visage, son cou, ses bras – est bronzé, couleur marron glacé. J’ai le sentiment qu’elle me dévoile ce jour-là un aspect secret de sa personne. Cette couleur crème, la même que le lait frais entier, était si belle ; elle appartenait dans mon esprit à ces femmes qui posent dans les magazines de mode que ma mère lit de temps en temps, des êtres éthérés, à la vie lisse et parfaite. J’associais cette couleur aux gens privilégiés, protégés du malheur. J’étais une enfant mais à mon âge, déjà, il ne m’avait pas échappé qu’on disait d’une fille qu’elle était belle quand elle avait la peau claire. Pendant quelques secondes, je n’ai pas reconnu ma grand-mère. J’ai touché son ventre avec ma main savonneuse, j’ai commencé à frotter sa peau doucement comme si je voulais vérifier que cette couleur n’était pas un leurre, un maquillage. Elle a ri.
Souvent, je pense que si elle n’avait pas travaillé toute sa vie au soleil, c’est ce teint-là qu’elle aurait gardé ; quand elle était une enfant, c’est cette couleur de lait entier qu’elle avait. Quand elle s’est mariée avec mon grand-père, son corps nu avait cette lumière-là.
D’avoir vu quelques minutes sa peau cachée toute sa vie par un sari, c’est toutes les possibilités de ce corps que j’imagine aujourd’hui, dans un autre contexte, sans contraintes, sans épreuves. Elle aussi est superbe.
Nathacha Appanah, La mémoire délavée, Mercure de France, 2023.
Zwei Momente sind mir auch besonders im Herzen. Ich habe während des Schreibens ständig an sie gedacht, aber sie scheinen für sich zu stehen und sich nicht in den Erzählfluss einfügen zu wollen.
Der erste ereignet sich, als ich noch ein Kind bin und im Haus von Piton lebe. Meine Großmutter wäscht mich unter dieser raffinierten und wunderbaren Dusche, die mein Großvater aus einem Gießkannen-Brauseaufsatz gebastelt hat. Ich weiß nicht, warum sie an diesem Tag Unterwäsche trägt – normalerweise bleibt sie im Sari und kümmert sich nicht darum, dass sie völlig durchnässt ist. Es ist das erste Mal, dass ich ihren Körper sehe. Ihr Bauch hat mehrere Falten. Es ist der Bauch einer Frau, die mehr als zehn Kinder geboren hat. Ihre Beine sind dünn, ihre Haut schlaff, aber das ist es nicht, was mich schockiert. Ich bin beeindruckt von der cremefarbenen Haut ihres Bauches, ihrer Brüste und ihrer Beine. Das Badezimmer war schwach beleuchtet und ich hatte den Eindruck, dass ihr Körper glänzte. Der Rest ihres Körpers – ihr Gesicht, ihr Hals, ihre Arme – ist braun gebrannt, von einer eisbraunen Farbe. Ich habe das Gefühl, dass sie mir an diesem Tag eine geheime Seite von sich offenbart. Diese cremefarbene Haut, die wie frische Vollmilch aussieht, war so schön; in meiner Vorstellung gehörte sie zu den Frauen, die in den Modemagazinen posieren, die meine Mutter ab und zu liest, zu ätherischen Wesen mit einem glatten, perfekten Leben. Ich verband diese Farbe mit privilegierten Menschen, die vor Unglück geschützt sind. Ich war noch ein Kind, aber in meinem Alter war mir bereits bewusst, dass man ein Mädchen als schön bezeichnete, wenn es eine helle Haut hatte. Für einige Sekunden erkannte ich meine Großmutter nicht wieder. Ich berührte ihren Bauch mit meiner seifigen Hand und begann, sanft über ihre Haut zu reiben, als wollte ich überprüfen, ob diese Farbe nicht nur eine Täuschung, Make-up war. Sie lachte.
Oft denke ich, dass sie diese Hautfarbe behalten hätte, wenn sie nicht ihr ganzes Leben lang in der Sonne gearbeitet hätte; als Kind hatte sie diese milchige Hautfarbe. Als sie meinen Großvater heiratete, strahlte ihr nackter Körper dieses Leuchten aus.
Nachdem ich einige Minuten lang ihre Haut gesehen habe, die ihr ganzes Leben lang von einem Sari verdeckt war, stelle ich mir heute all die Möglichkeiten dieses Körpers vor, in einem anderen Kontext, ohne Zwänge, ohne Prüfungen. Auch sie ist wunderschön.
Die Kindheit bildet damit ein poetisches Prinzip: als ein Raum des Fragens, nicht des Wissens; des Sehens, nicht des Beweisens; des Empfindens, nicht des Festschreibens. In diesem Modus entstehen Sätze wie: „Je veux une dame-jeanne qui se transforme en chapeau“, die poetische Bilder erzeugen, um das Unverfügbare und Fragmentarische der Erinnerung zu erfassen. Die Autorin selbst benennt dieses Bedürfnis: nicht nur zu erzählen, sondern das Erzählen selbst zu befragen. „Je veux dépasser le récit“, sagt sie – und wählt damit einen Weg, der die Kindheit nicht als abgeschlossene Phase, sondern als paradigmatische Denkform stilisiert: assoziativ, tastend, widersprüchlich.
Poesie und Spiel
Appanahs Sprache in La mémoire délavée ist von starker Bildhaftigkeit und einer Rhythmik geprägt, die eher einem inneren Monolog als einer konventionellen narrativen Struktur gleicht. Die Sprache ist zirkulär, sie kreist um zentrale Motive (Meer, Erinnerung, Namen, Nummern, Körper), wiederholt, tastet sich vor – ganz wie kindliches Sprechen: bruchstückhaft, emphatisch, von Emotionalität geprägt. Dieses poetische Sprechen evoziert nicht nur Kindheit, sondern wird selbst zum poetischen Körper: Die Wörter fließen, flackern, entziehen sich – wie Kinder, die man nicht festhalten kann. Die Sprache wird zur „seconde peau“ (zweiten Haut), ein Begriff, den Appanah selbst verwendet, um die literarische Form mit dem eigenen Körper in Verbindung zu bringen – es ist eine Sprache, die eher fühlt als erklärt. Ein markantes Beispiel ist die Szene, in der die Erzählerin beschreibt, wie sie als Kind ungestüm dem Meer entgegenrennt – eine Szene, die exemplarisch ist für die Emotionalität, die Direktheit, aber auch das existenzielle Gewicht kindlicher Erfahrung: Das Meer, Symbol für Herkunft und Migration, wird hier zur existenziellen Projektionsfläche kindlicher Sehnsucht und Angst.
Un poème.
J’écris mes grands-parents et mes parents et mon enfance et cette maison à Piton et ce domaine sucrier à Antoinette et cette plantation à Camp Chevreau et toutes ces histoires cousues ensemble dans un grand poème en vers libres. Un mot un étourneau des mots des étourneaux une phrase une forme une beauté. Je tords la langue pour qu’elle adopte cette forme, mon père surgit avec sa voiture au coin d’un vers et disparaît, je ne peux pas le retenir, pas comme ça, pas dans ce moule. Je noircis des pages et des pages de ce que j’appelle poésie et ma grand-mère est statique comme sur les photos, mon grand-père est flou, il manque quelque chose. Je dis esprit mais je veux dire cœur. Je voudrais que ça coule comme du miel, que le chapeau se métamorphose en voile mais les mots sont lourds, du béton on dirait.
Personne de ma famille ne pourrait lire ça, ça parle d’eux pourtant ça les aliène. Ils ne comprendraient rien à ces phrases, à ces ellipses, ça vire, ça tourne, ça serpente, cette narration est opaque. Je drape la langue et la forme autour de mon corps comme une seconde peau, j’oublie ce que j’ai à dire, j’oublie le cœur qui bat, simple et fragile, je ne pense qu’à la manière dont cette peau brille, je ne pense qu’à la figure éphémère qui apparaît dans le ciel.
Ce soir, les étourneaux sont nombreux, ils ne murmurent plus, ils crient. Leurs formes obscures et épaisses comme l’intérieur des grandes bouches me font battre le cœur un peu plus vite. Ce ne sont que des oiseaux. Ce ne sont que mes grands-parents.
Je recommence.
C’est peut-être plus loin encore dans le temps que cette chose se trouve. Avant la naissance de mes grands-parents, sur ce bateau qui a transporté mes ancêtres et ça pourrait ressembler à un récit d’aventures avec le noir de la mer, le gris des houles, le bleu de l’île et le vert des champs de canne mais ce serait encore travestir cette histoire avec des couleurs et les atours de la fiction. Ce serait, quelle ironie, un autre exotisme.
Il faut enlever le vernis sur chaque page, éplucher cette peau-apparat sous laquelle le récit est nu, le récit est sincère, le langage est celui de l’eau, de la terre, de la nuit. Il y a des absences, de grands pans d’histoire tombés dans le vide et je reste des jours au bord de ces gouffres, je n’arrive pas à les contourner, je voudrais fouiller les abîmes avec mes yeux me salir les mains à force de les plonger dans cette matière retrouver le goût de ce qui est perdu mais elles sont à jamais, ces absences.
Quand revient le temps des étourneaux, mon visage est souvent levé vers le ciel crépuscule dans l’illusion d’y apercevoir avec clarté et sincérité mon propre récit de migration, d’y lire le début, la beauté, l’intention, la forme et le secret. Ce n’est pas la voile d’un bateau, ce sont juste des étourneaux et c’est beau, aussi, juste des étourneaux.
Nathacha Appanah, La mémoire délavée, Mercure de France, 2023.
Ein Gedicht.
Ich schreibe über meine Großeltern und meine Eltern und meine Kindheit und dieses Haus in Piton und diese Zuckerrohrplantage in Antoinette und diese Plantage in Camp Chevreau und all diese Geschichten, die ich zu einem großen Gedicht in freien Versen verwoben habe. Ein Wort, ein Star, Worte, Stare, ein Satz, eine Form, eine Schönheit. Ich verdrehe meine Zunge, damit sie diese Form annimmt, mein Vater taucht mit seinem Auto an der Ecke eines Verses auf und verschwindet wieder, ich kann ihn nicht festhalten, nicht so, nicht in dieser Form. Ich fülle Seiten um Seiten mit dem, was ich Poesie nenne, und meine Großmutter ist statisch wie auf den Fotos, mein Großvater ist verschwommen, etwas fehlt. Ich sage Geist, aber ich meine Herz. Ich möchte, dass es fließt wie Honig, dass sich der Hut in einen Schleier verwandelt, aber die Worte sind schwer, wie Beton.
Niemand in meiner Familie könnte das lesen, es handelt von ihnen, aber es entfremdet sie. Sie würden nichts verstehen von diesen Sätzen, diesen Ellipsen, es dreht sich, es windet sich, diese Erzählung ist undurchsichtig. Ich hülle Sprache und Form wie eine zweite Haut um meinen Körper, vergesse, was ich sagen will, vergesse mein schlagendes Herz, einfach und zerbrechlich, denke nur daran, wie diese Haut glänzt, denke nur an die flüchtige Gestalt, die am Himmel erscheint.
Heute Abend sind viele Stare da, sie flüstern nicht mehr, sie schreien. Ihre dunklen, dichten Formen, wie das Innere großer Münder, lassen mein Herz etwas schneller schlagen. Es sind nur Vögel. Es sind nur meine Großeltern.
Ich fange von vorne an.
Vielleicht liegt dieses Ding noch weiter zurück in der Zeit. Vor der Geburt meiner Großeltern, auf dem Schiff, das meine Vorfahren transportierte, und das könnte wie eine Abenteuergeschichte klingen, mit dem Schwarz des Meeres, dem Grau der Wellen, dem Blau der Insel und dem Grün der Zuckerrohrfelder, aber das wäre wieder eine Verfälschung dieser Geschichte mit den Farben und dem Prunk der Fiktion. Es wäre, welch eine Ironie, eine andere Form von Exotik.
Man muss den Lack von jeder Seite entfernen, diese prunkvolle Haut abziehen, unter der die Geschichte nackt liegt, die Geschichte ist aufrichtig, die Sprache ist die des Wassers, der Erde, der Nacht. Es gibt Lücken, große Teile der Geschichte, die ins Leere fallen, und ich stehe tagelang am Rande dieser Abgründe, ich kann sie nicht umgehen, ich möchte mit meinen Augen in den Abgrund schauen, mir die Hände schmutzig machen, indem ich sie in diese Materie tauche, um den Geschmack des Verlorenen wiederzufinden, aber diese Lücken sind für immer da.
Wenn die Zeit der Stare zurückkehrt, schaue ich oft in den Abendhimmel, in der Illusion, dort klar und aufrichtig meine eigene Migrationsgeschichte zu sehen, ihren Anfang, ihre Schönheit, ihre Absicht, ihre Form und ihr Geheimnis zu lesen. Es ist kein Segel eines Bootes, es sind nur Stare, und es ist auch schön, nur Stare.
Eine zentrale Struktur von La mémoire délavée ist das Fragment. Die Erinnerungen setzen sich nicht linear zusammen, sondern ergeben sich aus Bausteinen: aus Fotos, Nummern, Erzählungen, Gerüchten, Familienmythen. Diese Form der Erinnerung gleicht dem kindlichen Spiel mit Puzzleteilen – es wird zusammengesetzt, ergänzt, verändert, verworfen. Die Erzählerin schreibt nicht nur über Kindheit, sondern wie ein Kind: Sie denkt laut, sie stellt Hypothesen auf („peut-être…“), sie wechselt Perspektiven, sie imaginiert Alternativen. Dieses poetische Verfahren gleicht dem Basteln eines Erinnerungsraums mit kindlicher Ernsthaftigkeit und spielerischer Freiheit. „Je crois…“, „il me semble que…“, „je ne sais pas…“ – diese Ungewissheiten sind keine Schwächen, sondern poetische Potenziale. Gleichzeitig wird diese Imagination immer wieder reflektiert: Die Autorin weiß um die „Verkleidung“ der Geschichten, sie benennt das „Habiller“, das Einkleiden von Erinnerung, als poetisches wie problematisches Verfahren. In der Sprache der Kindheit wird also nicht nur erinnert, sondern auch enthüllt: das, was fehlt, was verletzt, was sprachlos bleibt.
Verlust und Tabu
Kindheit in La mémoire délavée ist körperlich. Sie erscheint als Ort von Berührung, Verletzlichkeit, Gerüchen, Geschmäckern, Haltungen. Die Erinnerung ist eine sensorische Erinnerung – sie speist sich aus der somatischen Erfahrung. Die Haut, das Wasser, die Wärme – all dies ist Teil eines poetischen Gedächtnisses, das stärker spürt als weiß. Besonders deutlich wird dies im Motiv der Nummern, die den engagés zugewiesen wurden: 358444, 358445, 358448. Die Erzählerin spricht sie wie ein Mantra, flüstert sie wie ein Kind, das nicht vergessen will. Diese Nummern stehen für die Auslöschung von Namen, für die Reduktion des Menschen auf eine Ziffer – aber zugleich bergen sie auch das Begehren, durch Sprache diesen Menschen ihre Würde zurückzugeben. In der Sprache der Kindheit ist der Körper stets präsent: als Ausdruck des Unaussprechlichen, als Träger von Erinnerung, als Resonanzraum von Geschichte. Das Kind, das schreit, das läuft, das spürt – es ist ein Subjekt, das Erinnerung verkörpert.
Les archives ne sont pas le reflet exact de l’histoire, elles sont perméables aux confusions, aux anachronismes, elles sont influencées par le contexte de ces prises de documentation, les erreurs humaines, le temps qui passe et qui délave, le hasard d’un dossier qui se mélange à un autre, une photo qui se décolle et qui glisse. C’est une mémoire imparfaite.
Pourtant, il y a des échos qui traversent le temps, et quand je regarde ces trois fiches et ces deux photos que j’ai étalées devant moi, j’ai l’impression de m’approcher d’un événement qui est arrivé en 1872 à la descente du bateau et qui, plus d’un siècle plus tard, est devenue une rumeur familiale. Ce n’est pas une vérité qui éclate, c’est plutôt l’impression d’avoir un mot au bout des lèvres et de ne pas pouvoir le dire à voix haute.
Il y a plusieurs années, ma mère m’a raconté une anecdote qu’elle avait entendue lors d’une fête familiale, un mariage probablement. J’aimais ces fêtes-là quand j’étais enfant et que mes grands-parents étaient encore vivants. Il y avait les trois générations de notre famille, un arbre dont les branches me semblaient infinies et immortelles : celle de mes grands-parents, de leurs frères et sœurs, de leurs cousins ; celle de mes parents, de leurs frères et sœurs, de leurs cousins ; la mienne, mon frère et mes cousins. C’était une même bulle bruyante, rieuse, désordonnée mais chaque génération avait son espace : les anciens dans la cuisine ou l’arrière-cour, les jeunes adultes dans le salon ou dans le jardin à jouer aux cartes, au domino, à boire des coups, et nous, les enfants, partout à la fois, dans les jupes des mères, sur les genoux des grands-parents, dans les arbres, cachés dans les armoires qui sentent la naphtaline, ou sous les lits pour une partie de cache-cache. Il y avait plusieurs langues dans cette bulle – créole, hindi, bhojpuri, telugu, français, anglais, franglais –, et parfois, au milieu des rires et des repas, il y avait des choses d’avant qui se révélaient.
Ma mère m’a confié qu’elle avait entendu dire que mes ancêtres paternels auraient perdu un enfant à leur arrivée à Port-Louis. Dans le cafouillage du débarquement des engagés au dépôt, l’enfant, en bas âge, aurait lâché la main de sa mère et plus personne ne l’aurait revu. J’avais été très émue par cette histoire et je n’ai jamais questionné sa véracité. J’ai grandi avec l’idée que ce que les anciens racontent forme une histoire intime et émotionnelle qui participe à la construction de leur tragédie ou de leur bonheur. Je prends l’habitude « d’habiller » ces histoires dans ma tête avec des couleurs, des paroles, un décor et je suppose que « habiller » est un autre mot pour incarner mais qu’est-ce que j’en sais, moi, je ne suis alors qu’une gamine. C’est également un moment où celui qui raconte – la grand-mère, le père, la mère – quitte son identité et sa responsabilité d’adulte pour redevenir un enfant, un adolescent, quelqu’un avec un champ des possibles devant lui. J’aimais, le temps de ces histoires, être avec cet enfant-là, cet adolescent-là.
Même si pour mon premier roman, j’ai usé et abusé du mot roman, je n’ai pas pu m’empêcher d’y introduire ce drame : un des engagés perd en effet son enfant dans la cacophonie de l’arrivée. Cela ne fait pas partie de la trame centrale et ça ne concerne aucun de mes personnages principaux mais je trouvais que cet incident évoquait de manière si juste la tragédie des migrations : le bruit et la fureur des mouvements de masse, les départs, les arrivées, les cris, on pousse, on tire, on tombe, on lâche la main de sa mère, la foule emporte, on disparaît à jamais.
Nathacha Appanah, La mémoire délavée, Mercure de France, 2023.
Archive sind kein genaues Abbild der Geschichte, sie sind durchlässig für Verwechslungen und Anachronismen, sie werden vom Kontext dieser Dokumentationsaufnahmen beeinflusst, von menschlichen Fehlern, von der Zeit, die vergeht und verblasst, vom Zufall, dass eine Akte mit einer anderen vermischt wird, von einem Foto, das sich löst und verrutscht. Es ist ein unvollkommenes Gedächtnis.
Dennoch gibt es Echos, die die Zeit überdauern, und wenn ich diese drei Karteikarten und die zwei Fotos betrachte, die ich vor mir ausgebreitet habe, habe ich das Gefühl, mich einem Ereignis zu nähern, das sich 1872 beim Verlassen des Schiffes ereignet hat und mehr als ein Jahrhundert später zu einem Familiengerücht geworden ist. Es ist keine Wahrheit, die hervorbricht, es ist eher das Gefühl, ein Wort auf den Lippen zu haben und es nicht laut aussprechen zu können.
Vor einigen Jahren erzählte mir meine Mutter eine Anekdote, die sie bei einem Familienfest, wahrscheinlich einer Hochzeit, gehört hatte. Ich mochte solche Feste, als ich noch ein Kind war und meine Großeltern noch lebten. Es waren die drei Generationen unserer Familie, ein Baum, dessen Äste mir unendlich und unsterblich erschienen: die meiner Großeltern, ihrer Geschwister und ihrer Cousins; die meiner Eltern, ihrer Geschwister und ihrer Cousins; meine eigene, mein Bruder und meine Cousins. Es war dieselbe laute, lachende, unordentliche Blase, aber jede Generation hatte ihren eigenen Raum: die Älteren in der Küche oder im Hinterhof, die jungen Erwachsenen im Wohnzimmer oder im Garten beim Kartenspielen, Domino, Trinken und wir Kinder überall gleichzeitig, in den Röcken der Mütter, auf dem Schoß der Großeltern, in den Bäumen, versteckt in Schränken, die nach Mottenkugeln rochen, oder unter den Betten für ein Versteckspiel. In dieser Blase gab es mehrere Sprachen – Kreolisch, Hindi, Bhojpuri, Telugu, Französisch, Englisch, Franglais -, und manchmal, inmitten des Lachens und Essens, kamen Dinge von früher ans Licht.
Meine Mutter erzählte mir, sie habe gehört, dass meine Vorfahren väterlicherseits bei ihrer Ankunft in Port Louis ein Kind verloren hätten. In den Wirren der Landung der angeheuerten Soldaten im Depot habe das Kind, das noch sehr klein war, die Hand seiner Mutter losgelassen und niemand habe es mehr gesehen. Diese Geschichte hatte mich sehr berührt und ich habe sie nie in Frage gestellt. Ich bin mit der Vorstellung aufgewachsen, dass das, was die Alten erzählen, eine intime und emotionale Geschichte bildet, die zur Konstruktion ihrer Tragödie oder ihres Glücks beiträgt. Ich habe mir angewöhnt, diese Geschichten in meinem Kopf mit Farben, Worten und einer Kulisse „anzuziehen“, und ich nehme an, dass „anziehen“ ein anderes Wort für verkörpern ist, aber was weiß ich schon, ich bin ja damals noch ein Kind. Es ist auch ein Moment, in dem der Erzähler – die Großmutter, der Vater, die Mutter – seine Identität und Verantwortung als Erwachsener ablegt, um wieder ein Kind, ein Jugendlicher, jemand mit einem Feld von Möglichkeiten vor sich zu sein. Ich mochte es, für die Dauer dieser Geschichten mit diesem Kind, diesem Jugendlichen zusammen zu sein.
Auch wenn ich bei meinem ersten Roman das Wort Roman überstrapaziert habe, konnte ich nicht umhin, dieses Drama einzubauen: Einer der Engagierten verliert sein Kind in der Kakophonie der Ankunft. Es ist nicht Teil der zentralen Handlung und betrifft keine meiner Hauptfiguren, aber ich fand, dass dieser Vorfall so treffend die Tragödie der Migration heraufbeschwor: der Lärm und die Wut der Massenbewegungen, die Abfahrten, die Ankünfte, die Schreie, man stößt, man zieht, man fällt, man lässt die Hand seiner Mutter los, die Menge reißt einen mit, man verschwindet für immer.
Ein zentrales, tief bewegendes Motiv ist das des verlorenen Kindes – das laut familiärer Überlieferung bei der Ankunft in Port-Louis verloren ging. Diese Geschichte, halb Gerücht, halb Realität, wird von Generation zu Generation weitergegeben – wie ein leiser „murmure“, ein Flüstern, das niemand ganz verifizieren, aber auch niemand vergessen kann. Diese „Kinder der Erinnerung“ stehen für das transgenerationale Trauma, das im kolonialen Gedächtnis ebenso präsent wie unaussprechlich bleibt. Sie verkörpern den Bruch, die Sprachlosigkeit, die Unsichtbarkeit. Aber auch die Sehnsucht: nach Ganzheit, nach Wiederfinden, nach Erlösung. Die Poetik der Kindheit in diesem Werk ist immer auch eine Poetik der Trauer – sie ringt um Worte, um Bilder, um Empathie. Das poetische Erzählen wird zur Form des Gedenkens, zur ethischen Geste. Und das verlorene Kind wird zur Chiffre einer kollektiven Wunde, die nur in der Sprache eine Form finden kann.
Kindheit als Prisma
In La mémoire délavée entfaltet Nathacha Appanah eine mehrdimensionale Poetik der Kindheit. Kindheit erscheint als Thema – etwa in den Erinnerungen an die eigene Jugend in Mauritius; als Perspektive – durch die assoziative, fragmentarische, sinnliche Sprache; als Verfahren – durch das spielerische Kombinieren von Archivalien und Familienmythen; und als Ethik – in der Geste des Erinnerns an das Kind, das nicht gesehen wurde, nicht gehört wurde, nicht überlebte.
Appanahs Text legt frei wie ein Grabungsprozess, der tief in die Schichten der eigenen Herkunft hinabsteigt – nicht um die eine Wahrheit zu finden, sondern um die Schönheit, das Zerbrechliche, das Ungeklärte als Teil des Erinnerns anzunehmen. Die Kindheit, in diesem Werk, ist ein Prisma, durch das die Geschichte der Familie schimmert, gebrochen und flüchtig wohl, aber leuchtend.
Je me demande combien il faut de générations pour qu’une peur disparaisse des mémoires.
Mes grands-parents ne nageaient jamais, ils restaient à l’ombre des filaos, ils regardaient la mer. Est-ce que leurs aînés leur avaient parlé de l’eau noire ?
Mes parents, eux, ne craignent pas du tout la mer. Mon père, par exemple, aime nager loin des berges jusqu’à être un point sombre qui flotte. Souvent il reste immobile, je crois qu’il aime être seul comme ça, bercé, porté par les vagues.
Il est vrai que j’ai toujours une impatience qui me submerge quand je vois l’eau. C’est un appel. Se déshabiller vite, courir, sauter ou plonger, effectuer quelques brasses. Au début, toujours, c’est magnifique, c’est exaltant. Mais une fois dedans, vraiment dedans, c’est une autre histoire.
Nathacha Appanah, La mémoire délavée, Mercure de France, 2023.
Ich frage mich, wie viele Generationen es braucht, bis eine Angst aus dem Gedächtnis verschwindet.
Meine Großeltern schwammen nie, sie saßen im Schatten der Filao-Bäume und schauten aufs Meer hinaus. Hatten die Älteren ihnen vom schwarzen Wasser erzählt?
Meine Eltern hingegen haben überhaupt keine Angst vor dem Meer. Mein Vater schwimmt zum Beispiel gerne vom Ufer weg, bis er ein dunkler Punkt ist, der schwimmt. Oft bleibt er regungslos liegen, ich glaube, er genießt es, so allein zu sein, gewiegt und von den Wellen getragen zu werden.
Es ist wahr, dass mich immer eine Ungeduld überwältigt, wenn ich das Wasser sehe. Es ist ein Ruf. Schnell ausziehen, rennen, springen oder tauchen, ein paar Schwimmzüge machen. Am Anfang, immer, ist es wunderschön, es ist aufregend. Aber wenn man einmal drin ist, wirklich drin ist, ist es eine andere Geschichte.